La dépression post-partum. Ma dépression post-partum

La dépression post-partum. Ma dépression post-partum

La dépression post partum. Comment elle m’a touché, anéanti. Comment je l’ai vu venir puis comment j’essaye de m’en sortir.

Ma chute a commencé quand j’ai idéalisé ma grossesse, ma maternité et que j’ai vu ma réalité. Quand la perfectionniste que j’étais a perdu le contrôle sur tout ça qu’elle avait. C’est à partir de là, le début de la descente au enfer, je crois.

J’ai compris que quelque chose allait mal quand mes pleurs étaient aussi présents que l’oxygène dans mes poumons. C’est à dire constant. Sans répit. Quand mes larmes me brouillaient toute vue et que la vie s’en allait petit à petit. Quand l’épuisement s’est immiscé dans mon corps, dans tout mon esprit. L’épuisement me faisait dormir mais la vigilance me réveillait sans cesse. Mon cerveau fonctionnait activement pour deux bébés que je cherissais tant. Mais tout espoir de bonheur s’en allait ne laissant place qu’à l’insatisfaction, qu’à la perte de toute force. Le moindre effort me demandait tant. Le moindre cri, pleur me faisait culpabiliser, me renvoyait à la mauvaise mère qu’en ces moments j’étais.

Puis est venu petit à petit l’irritabilité envers eux, envers tous. L’irritabilité de tout et de rien. Même de vivre parfois. Et ça avec, l’anxiété de mal faire, d’être moins présente, de ne pas être assez bien pour eux, mon couple, ma famille. L’anxiété qu’il leur arrive quelque chose et les pensées qui vont avec.

Avec des jumeaux, le goût du plaisir n’existait pas. Le plaisir de jouer, de changer, de faire prendre les bains. Le plaisir d’une balade impossible en étant seule, avec l’anxiété des pleurs, des cris, des jugements, de ne pas y arriver seule simplement. Tout était à répétition, nourrir, changer, soigner, bercer, s’en occuper. Tout me paraissait interminable, les journées n’en finissaient jamais. Les moments où j’essayais de prendre du temps pour moi n’était même pas plaisir, la boule au ventre, le noeud dans la gorge devant le pas de la porte. Alors est venu l’isolement, l’envie parfois même d’en finir. Le cercle sans fin de penser y arriver mais de sombrer toujours un peu plus.

Alors j’ai puisé tout ce que j’avais en pensant que ça allait passer. J’ai puisé tellement que je n’étais plus rien. Je ne savais plus qui j’étais. Aucune reprise de travail n’était envisageable. Les laisser non plus. L’ambivalence venant se mêler à ce fardeau qu’est la dépression post-partum.

Au moment où j’ai coulé, où j’ai cru me noyer, j’ai hurlé, j’ai eu ces pensées impulsives et j’ai trouvé une psychothérapeute, j’ai parlé à mon conjoint, ma famille, mes enfants. Et en parlant, en comprenant, en demandant de l’aide, j’ai vu une lumière dans ce tunnel aussi noir que la nuit.

Ça m’a pris une année. La première année de mes deux garçons, qui n’ont rien demandé. La plus importante. Partie à tout jamais dans les méandres de cette maternité au débuts compliquées. Cette première année volée, brisée par des souvenirs flous, malheureux. Le combat que je menais c’était pour eux. Pour moi, pour me retrouver parce que je me suis perdue, j’ai même disparu et je reprend vie seulement, je sombre à nouveaux parfois mais je sais maintenant et je deviens celle que j’ai toujours voulu être. Leurs sourires, leur bonne humeur, leurs rires, leurs évolutions, tout cela m’a fait tenir, tout cela était mon bonheur dans ce désastre qui m’a mise a terre.

Aujourd’hui, je suis toujours cette thérapie, j’apprends, je comprends, je defais les nœuds de ma vie, je parle de mon passé, je sors doucement de ce tunnel qui me paraissait sans fin.

Aujourd’hui, j’ai compris que je n’étais pas seule. Ma victoire c’est celle là aujourd’hui, d’être heureuse, de profiter pleinement et de respirer un bon coup quand je sens que je perd pied. Ma victoire c’est mes deux garçons qui m’appellent Maman.

Alors le chemin est long, parfois extrêmement difficile, mais il ne faut surtout pas rester seule. Il faut en parler. L’amour revient. L’amour revient toujours. 🌺💞