
Ma première douche
Humiliante. Fût le mot. Comment prendre soin de son corps, se laver, prendre du plaisir à être sous la douche comme autrefois alors que 17 agrafes sont posées sur votre corps, en l’occurrence le mien. Souillé, suintant, saignant. Mon corps qui ne ressemblait à rien de ce que j’avais connu ces derniers mois. Gonflé par la grossesse, des hématomes, douloureux alors qu’insensibles au vu de l’anesthésie. « Enlevez le pansement. Frottez bien entre les agrafes, au savon ». Mon cerveau s’est déconnecté. Comment peut on dire ça a une femme qui vient d’accoucher la veille par césarienne. Frottez bien? Courbée, car impossible de me tenir droite. Je me revois assise sur ce siège d’hôpital à prendre ma douche, ce semblant de douche qui n’est pas fait pour vous laver mais simplement vous rafraîchir. Complètement désemparée, je reste là, assise sur ce tabouret froid à essayer tant bien que mal de prendre ma douche, car les mouvements de mon corps sont encore bien trop douloureux. Je peux à peine lever les bras, cela tire sur mon bas-ventre, je peux à peine me savonner les jambes, je ne vous parle pas des pieds, bien trop bas mais il aurait fallut que je passe entre ces agrafes. Agrafes qui me rappelaient l’échec de mon accouchement, agrafes en relief sur mon bas-ventre dont je prenais à peine connaissance. L’eau coule pourtant sur mon corps, mais c’est le sang que je vois ruisseler sur le sol. Le sang de cette cicatrice qui fait désormais partie de moi. Je ne sais pas si elle m’a fait du bien, ce dont je me rappelle c’est l’aide que j’avais besoin pour ce moment si bénin dans une vie. Le premier trajet pour aller à la douche m’a paru insurmontable et pourtant il ne fallait faire que quelques pas. L’aide précieuse de mon conjoint pour me sécher car impossible de m’essuyer seule. La grosseur de mes seins et le lait qui en coulait abondamment et dont je ne savais que faire les premières fois. L’envie d’uriner qui m’était passé dû à la sonde que l’on m’avait posé. Il fallait que je ré-apprenne à mon cerveau et à ma vessie à faire pipi. Acte anodin mais il m’a fallut plusieurs jours pour vider ma vessie quand j’en avais envie et non quand j’y pensais. Et ce reflet dans le miroir qui vous rappel que vous venez de mettre au monde deux enfants par votre ventre. S’habiller était aussi une épreuve de plus, bas de contention au vu de mon inactivité, culotte haute, pour ne pas que ça frotte la cicatrice, chemise pour allaiter, les seins à l’air. La pudeur était partie, depuis bien longtemps, avec le ballet incessant des sages-femmes, puéricultrices, médecins, pour savoir si ça allait, moi et les bébés, pour soigner cette cicatrice, pour prendre ma tension, me donner des anti-douleurs. Je sentais ces regards, non moqueurs mais bienveillants, un sourire aux lèvres comme pour dire « on en a vu d’autres, mais sexy ». Incapable de marcher et d’être là auprès de vos bébés pour les premiers changes, le premier bain. Cette première douche, je m’en souviens et celles qui ont suivies également. Me rappelant sans cesse que le corps est formidable mais que la douleur est impensable et intolérable, me privant des premières fois uniques dont j’avais tant rêvé.



La cesarienne, cette souffrance qu’on avale et qu’on cache derrière un sourire car n’oublions pas que nous venons de donner la vie….. mais en même temps on nous en demande tant dessuite.
Merci a votre blog et votre récit je me reconnais et ressentit à nouveau comme si c’était hier alors que ma première cesarienne date de 16ans la deuxième 11 ans et ma dernière pour mes jumeaux il ya 3 ans .
J’espère que les futurs parents ne seront pas effrayer par certain passage de votre histoire mais plutôt qu’il y est une prise de conscience sur ce que nous femme/maman nous vivons et traversons lors de se jour et les suites de se jour si merveilleux .
Bonjour, 🙂
Et un grand merci pour votre témoignage et votre commentaire ! Vos mots me touchent et en effet on en demande tellement a une femme qui vient d’avoir une césarienne.
Le but est de libérer la parole, de parler de vérité alors j’espère de tout cœur effrayer personne mais informer 😁
Encore merci à vous
Merci votre message ma ramené à presque 1ans en arrière je le suis revue dans votre message on ne nous prépare pas au césarienne au pendant la césarienne quand on s’en tout ce que l’on vous fait puis a l’après où l’on doit ce débrouiller a ce laver a faire plein de choses mes pour nous c’est très dur
Merci pour votre retour 🙏
Exactement, on devrait savoir et être mieux accompagnées mieux informées
Etre privée de ses bebes juste apres l’accouchement, que ça du être dur pour vous…c’est un tel chamboulement de devenir mère…on a tellement besoin de nos bébés…et puis la césarienne, c’est traumatique.
Tout à fait. C’est tellement un chamboulement. Et la séparation, la césarienne. Ce sont des évènements vraiment difficiles à accepter.
Merci encore de votre bienveillance 🥰