Vilite chronique. Placenta infecté

Vilite chronique. Placenta infecté

février 24, 2022 4 Par Naufrage en pleine Mère

On vous appelle un matin, vous annonçant que vous serez convoquée rapidement chez un hématologue. Sans aucune autre explication. Et la convocation tombe. Rendez-vous le 23 juillet 2021 à 11:45.

L’histoire de mon placenta était déjà flou. Y en avait-il un ou deux? Était il monochoriale biamniotique ou bichoriale biamniotique. Étaient ils de vrais ou de faux jumeaux?

Pendant 6 mois de grossesse, on ne voyait qu’un placenta. Puis changement d’echographiste. Il en voyait deux. Évidemment pour des jumeaux, cela change la donne. Le terme n’est plus le même. Le suivi non plus. Tous les 15 jours pour les monochoriale-biamniotique et tout les mois pour les bichoriale-biamniotique. Le terme entre 36-38sa max pour les monochoriale-biamniotique et 39sa pour les bichoriale-biamniotique. Voilà que mon planning change. Tout change. Hormones en fusion. Je n’y croyais pas. Impossible qu’il y ait 2 placentas. Je le sentais. Je voulais m’assurer qu’il n’y ait pas de d’erreur. Et surtout qu’on me laisse une semaine de plus au terme et que personne ne soit en danger. Je fais appelle à l’ordre des médecins. Le verdict tombe, le diagnostic du placenta se fait dans le premier mois. 1 placenta. Soulagement.

Après avoir accouchée, sans que je m’en préoccupe vraiment je demande à une sage femme du service si à la délivrance il y avait un ou deux placentas. Histoire de remuer le couteau dans la plaie. Il y en avait qu’un.

Le rendez-vous arrive. Je ne savais pas vraiment pourquoi j’étais là. On m’avait vaguement expliqué que c’était parce que j’avais eu des jumeaux et que un des bébés avait eu un retard de croissance in utero (RCIU) plus prononcé. Mais au vu de la croissance de Léon, je ne m’en inquiétais pas trop.

C’est alors qu’on m’annonce que mon placenta, après analyse dûe au RCIU, été infecté. Vilite chronique de haut grade (infiltrat inflammatoire. Intra villositaire). On m’explique alors et en ces termes que mes enfants sont des miracles. Que j’avais 64% de chance, en l’occurrence malchance, qu’un des deux bébés (ou les deux) meurt in utero ou à la naissance. Boum. Que mon placenta était plus petit qu’une main, c’est un placenta hypothrophe. Boum. Pesait à peine 530g. Claque. RCIU pour les 2 jumeaux mais plus prononcé pour le jumeaux 2, en l’occurrence Léon. Aubin pesait à la naissance 2,070kg et Léon 1,750kg. Potentiellement mon sang qui coagule mal voire thrombose. Déconnexion. On évitera une autre grossesse ou alors au suivi très prononcé. Elle a du sûrement parler davantage ce jour là, mais je n’étais plus, je ne suivais plus. Trop technique. Trop de peur également.

Mais une vilite chronique, qu’est-ce que c’est ?

« La villite chronique est une pathologie fréquente entrainant une inflammation des villosités placentaires. Son origine semblerait immunologique. Son diagnostic est histologique et ne peut se faire que sur un examen anatomo-pathologique du placenta. Elle est à l’origine de nombreuses pathologies fœtales (MIU, RCIU, prématurité…) mais aussi d’atteintes neurologiques chez l’enfant. Elle a de grandes similitudes avec l’intervillite. La villite chronique fait toujours l’objet d’étude et ses mécanismes ne sont pas encore bien connus. »

Source : université de Nantes – mémoire d’une sage femme

Après ce jour, j’ai du faire une multitude de batterie d’examens. Des prises de sang à 11 tubes. Remis un vaccin à jour. Des données confidentielles. Des examens sur mes gènes. Des certificats médicaux. Des recommandations. Des prises de sang encore et encore. Aujourd’hui, on ne l’explique toujours pas. Probablement une vilite chronique non spécifique ou d’étiologie indéterminée.

Ce que je sais, c’est que mes enfants in utero ont du puiser dans des réserves que je ne connais même pas mais ils sont là. En pleine forme. Mon placenta s’en est allé. Mon corps a repris vie. Mes enfants sont en bonne santé. Je suis prudente sur ce dont on m’a mise en garde, à savoir sur une éventuelle grossesse car pouvant récidiver et être associée à des RCIU mais également sur des douleurs veineuses, pas de long courrier, position assise, debout ou allongée pas trop longue. La vie suit son cours. Le miracle existe parfois et à eux seuls ils en font partis. 🤍🤍